1 nov. 2010

Insouciance

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Selon Robert :
Insouciance : état ou caractère de celui qui est insouciant. Syn. : détachement, indifférence, indolence. Balzac : « L’insouciance tient au désespoir ou à la résignation. »
Insouciant : 1) Qui ne se soucie pas de (qqchose). Indifférent, insoucieux, oublieux. 2) Qui ne se préoccupe de rien. Etourdi, frivole, imprévoyant, indolent, léger, négligent, nonchalant, sans-souci.

Tentative personnelle : état d’esprit caractérisé par une prise de distance avec ses soucis, jusqu’à les oublier momentanément. Synonyme : ne-pas-s’en-faisage.

Insouciance, insouciance, insouciance...
Laquelle ?
La mienne ou celle que j’ai cru observer ?

(Note : difficulté de diagnostic dans le second cas : un individu peut se juger insouciant lui-même, par essence, c'est à dire en permanence, ou à un moment donné par rapport à son état "habituel". Mais comment évaluer cet état d’esprit chez l’autre ? Je ne suis pas dans sa tête et ce que j'en perçois n’est probablement qu’une ombre de la réalité. Ce qui nous avance bien.)

Insouciance, insouciance, insouciance... Insouciance... Un sou science... Un saoul science... Un saoul scie anse...?

...

Septembre 2009, Russie, quelque part au sud-est de Moscou.
La Volga, un bateau, une balade d’une journée. Départ dans le froid du matin. Le bruit de l’eau sur la coque, le bruit des moteurs qui ne couvrent pas le premier.
La lumière qui rase l’eau et l’eau qui s’évapore en une brume de surface.
L’air grisant, trop froid à cause de la vitesse. Le trop plein de froid qui absorbe le son. Silence.
Observation. Le bord du fleuve rouge et or. Automne. Contemplation.
On chercherait presque les dauphins.

Octobre 2009, Mongolie, quelque part à l’ouest d’Ulan-Bator.
Un lac à moitié gelé et un volcan éteint. Toundra rase-motte, combative. Sol sableux. Des chevaux trapus. Pas sauvages. Enfin pas trop. Soleil sur fin de balade. Fraicheur. Dernière ligne droite pour rentrer. Une plaine qui monte doucement vers un col. Descente vers le lac de l’autre côté. Une vague trace de chemin. Je parle oralement et mentalement à mon cheval. Des petits coups dans les flans pour aider. Sursaut. Cheval au galop. 30 secondes. Vent, vitesse. Je vole. Je ris. Mon sourire grand ouvert mange les mouches. Vent froid dans les yeux qui sourient. Battements de cils. Eau tiède chassée sur les joues. Bonheur.

Novembre 2009, Chine, centre de Pékin.
Une auberge de jeunesse. Un matin de début d'hiver. Neige.
La première de l’année. 10 cm. Pékin en folie. Le craquement doux sous les chaussures. On a presque peur de lui faire mal. Les bruits de la ville étouffés. Le froid qui n’est pas vraiment froid. Le ciel blanc et le soleil qui perce comme il peut. Temps suspendu.

Décembre 2009, Népal, Kathmandou, quartier de Swoyambhu.
Couleurs bruyantes et nez rouges : spectacle de clowns. Les moyens du bord. Une cour pour asseoir le public, un petit rideau pour se cacher derrière. Musique ! Courses poursuites, sauts, des ballons qui éclatent. Magie ! Une poule qui pond des œufs. Dans les poches des uns, derrière les oreilles des autres.
Bruits, mouvements, surprises.
Les centaines de paires d’yeux qui ne ratent rien. Des grands, des petits.
Rires. Cris. Rires. Cris. Encore et encore.

Mars 2010, Népal, Annapurna.
Derniers jours d’un trek qui en a compté quinze. Descente douce. Les paysages petit à petit moins hostiles. Une rivière dans le fond plat de la vallée. Galets.
Traversées de rivières. Chaussures et chaussettes ficelées sur le sac. Pantalon retroussé. Pêche aux moules. Presque. Pieds sur les galets. Mal aux pieds. L’eau froide qui fait mal. Ca serre. Ne pas rester trop longtemps. Ca glisse. Ne pas tomber. Super mal aux pieds. Comme dans un étau. Vite, sortir. Le pied qui reprend vie hors de l’eau. Lentement. Bonheur. Étudier le bout de rivière qui suit. Recommencer.
Paumée toute seule au milieu de rien. Je me prends pour Robinson. Rires.

Avril 2010, Népal, Gurje, 25 km au nord de Kathmandou.
Sortie « Martine en classe verte ». Un petit village en pente. Murs en terre. Toits en bois et paille. Des ados, exilés malgré eux en ville, sont de retour à la campagne.
Soleil. Rivière encaissée. Jungle verte tout autour. Bienveillante. Petite cascade. Eau claire. Paradis. Peut-être des sangsues, aussi. Mais tant pis.
T-shirts et pantalons volants. Ou pas. Habillé ça marche aussi. C’est comme on veut. Plouf ! Rires. Cris. Tentative de leçon de natation dans un mètre vingt d’eau. Sauts dans tous les sens. Hurlements. Liberté. Eau boueuse. Archi boueuse. Arrosages, éclaboussures. Énormes sourires. Énormes rires.

Avril-Mai 2010, Népal, Kathmandou, quartier de Swoyambhu, début d’été.
Nuit tombante. Les lucioles clignent de leur derrière jaune fluo en volant au raz des herbes. Tapis de lumières mouvantes. Des vagues. L'océan. Magique. Envie que ça dure toujours.
Arrêt. Concentration. Application de ceux qui essayent de les attraper au vol. Réussite. Luciole enfermée dans une prison de doigts tout chauds. Observation entre les doigts. Irréel. Admiration. Rires. Interruption. Faut y aller. On reviendra demain.

29 oct. 2010

J'avais dit...

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J'avais donc dit, je cite : "3) je tente une reconversion".
Et c'est devenu assez tentant vu l'atmosphère de ces derniers jours.
Je fais donc cette réorientation ponctuelle : avant de parler d'insouciance et autres, nous allons parler mouvements sociaux.

J'ai des neurones et du temps et, me suis-je dit ces dernières semaines, il serait donc déraisonnable de ne pas s'intéresser à la vie politique de mon pays. Sur le terrain.
Pas besoin de poser un jour "off" pour aller aux manifs... Raison de plus pour aller y faire un tour.

Milieu de cortège, partie "Le 77 en soutien à la raffinerie de Grandpuit".
Sa camionnette blanche, son bar à l'arrière et sa voix râpeuse au mégaphone : "Et contre Sarko, qu'est-ce qu'on boit ??? Un mojitoooo !"
Son excellente musique qui rebondit entre rap revendicatif, l'évident "Antisocial" des Bérus et, parfois, une chanson paillarde revisitée pour l'occasion.

Quelques heures passées entre auto-collants "60 ans, faut te l'dire en quelle langue ?", tracts de la ligue des droits de l'Homme qui crie aux scandales, panneaux "Sarkozy : flagrant déni de démocratie" et faux cercueil de la "Liberté, Egalité, Fraternité" qu'on enterre.

Divertissant.
Et remuant.
Joyeux.
Mais pas que.

Un petit goût de "En fait c'est déjà plié".
Mais l'évidence d'une contestation de fond qui va plus loin que le problème des retraites.
Et dont on se demande bien par quels vecteurs elle est censée s'exprimer si ce n'est par la rue.
Les élections législatives ? Mouais...

Cachée derrière la question du départ à 60 ans, une revendication : vivre dans une société juste. Et que le haut de la pyramide parle poliment et respecte la base.
Requête inquiétante tant elle est évidente.


...

Saint-Augustin/Boulevard Haussmann. Fin de parcours.
Un gars brandit un panneau bi-goût qui résume tout : "Un pouvoir brutal indigne" / "Qu'as-tu fait de la France, Sarkozy ?".

Il a du muscle pour tenir le truc à bout de bras des heures durant. La force de la conviction, sûrement.

Un journaliste discute avec lui et prend des notes. Il balance en vrac poètes et philosophes, Rimbaud et Théodore Monod : "On a tout essayé, sauf l'énergie de l'amour".
Il aura un papier jeudi prochain dans Politis (en kiosque ou sur internet : politis.fr)


Ci-dessous, comme si vous y étiez. En couleurs et pas encore en 3D.
Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

5 oct. 2010

Le retour de la vengance - 3ème tome

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Je suis rentrée depuis deux mois maintenant, et quid de l'avenir de ce blog... je ne sais pas encore.

J'ai procédé au relooking d'automne qui s'imposait, histoire de fêter mon retour à la société de consommation (Je sors tout juste de chez Darty : je viens d'investir dans un écran plat 17.200 pouces) et je vois trois solutions possibles pour l'avenir :
1) je fais disparaitre le blog des écrans (quand c'est fini, c'est fini) ;
2) je laisse le blog en ligne : il sera donc consultable (ô joie me direz-vous) mais ne sera plus animé ;
3) je tente une reconversion.

Si je prends la voie de la reconversion - procédé périlleux, mais le reste serait un peu triste - voici pour l'heure ma proposition : vous raconter des détails du voyage, à la demande.
Vous me posez une question, où vous me donnez un thème, ou un mot clé, ou une charade, enfin bref, comme vous voulez, et je vous en dit un peu plus en fonction de ce que ça m'évoque : une anecdote chinoise, russe, népalaise ou autre.

Avis aux amateurs !

27 juil. 2010

Retour en fanfare

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Voila, ça y est, je suis rentree pour de bon, même si ça a été un peu plus lent que prévu car j'ai du effectuer un arrêt au stand sur les derniers kms.
En gros, il n'y avait plus assez de potassium dans le moteur, et il a été nécessaire de passer par la voie intraveineuse pour recharger rapidement. Le taux de départ étant "relativement" bas, l'opération a pris quelques jours (donc je n'ai pas gagne le grand prix), mais ça n'était pas trop négociable.
Car oui, je peux me la péter : j'ai battu le record du taux de potassium le plus bas de la terre tout en échappant a l'arrêt cardiaque.

Ami qui aime la biologie et la physiologie, tu pourras donc te renseigner sur internet ou ailleurs et découvrir ou redécouvrir comme moi que le potassium (symbole chimique : K) est un élément clef de la régulation de la fonction cardiaque, et qu'en avoir trop ou pas assez peu poser de menus soucis, comme la décoordination des battements du cœur et son arrêt.

Bref. Je ne recommande pas l'expérience parce que 1) on est vraiment mal quand on n'a plus assez de potassium dans le corps, et 2) une perfusion de potassium ca fait bien bien mal.

Avantage de cette étape "hôpital", s'il faut en trouver un : je me suis bien rapidement replongée dans la réalité du monde d'ici.
On est performant techniquement mais, sérieusement, on a perdu pas mal de notre humanité. Bah oui, on a comme qui dirait l'impression qu'il n'y a plus trop le temps pour. Alors que "la-bas", on est peut-être moins bon techniquement, mais on sait encore prendre le temps de te poser une main sur l'épaule pour te réconforter.

Vive l'hôpital avec 3 infirmières pour 40 malades.

[J'en profite pour saluer les petits mots et les attentions des uns et des autres. C'était chouette de recevoir vos pensées ; merci !]

17 juil. 2010

Bonjour !

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Me revoila, je viens de terminer mon stage de 10 jours sur le Bouddhisme, une immersion totale qui donne l'impression de revenir d'un autre monde.
10 jours sans mails, sans appareil photo, sans telephone portable, I-phone, ordinateur ou autre (pour les heureux detenteurs).

Bon. Comment decrire l'experience...?
Une chose est claire : je crois que je n'ai jamais autant reflechi sur 10 jours en continu de toute ma vie.
Je pensais me pencher tranquillement sur un concept philosophico-religieux plein de rituels et de traditions (meconnaissance, meconnaissance...) et j'ai pris une grosse grosse claque pour les simples raisons que :
1) le Bouddhisme n'a rien a voir avec l'idee qu'on peut s'en faire en Europe en le mettant dans le panier "religions" (meme si je le pressentais/savais un peu) : pas de dieu et personne qui te presente un dogme en lequel il faut croire, juste un monsieur, Bouddha, une star de la meditation et un philosophe de haute volee de son epoque (600 avant J.C.) et qui a eu l'approche contraire : "Surtout ne crois pas aveuglement ce que je dis. Si cela t'interesse, penche toi sur le sujet, experimente ce que je dis par toi-meme et fais-toi ton avis".
2) c'est un melange de psychologie et philosophie d'une rigueur absolument incroyable.

J'ai cru que ma tete allait exploser certains jours a force de tourner et retourner les differentes problematiques dans tous les sens... sans trouver de faille pour le moment.
(Pour le fun : les 10 jours, ils se deroulent en silence. Ce qui laisse amplement le temps et l'espace pour se creuser la tete par soi-meme pour se faire son avis)

En gros ce qu'a fait Bouddha c'est s'interesser a l'esprit humain pour en decrypter le fonctionnement. Son outil : la meditation, qui n'est pas autre chose que s'asseoir par terre, se concentrer et reflechir a une problematique. Rien de plus.
(Personnellement je voyais comme une experience presque mystique... Grosse erreur.)

Comme je le disais, la rigueur scientifique de la partie philosophie et psychologique m'ont tuee.
En gros, les thematiques tournent autour de la nature de l'esprit humain et comment il apprehende le monde, l'origine des sentiments qui nous font souffrir (peur, colere, jalousie, fierete, etc.), l'impermanence des choses, la relativite et l'inter-dependance de tout, etc.
Les histoires de karma et reincarnation viennent au dessus de tout cas, mais n'en sont finalement qu'une petite partie.

Voila...
Je ne m'etends pas plus parce que c'est encore trop frais dans mon esprit, d'une part, et d'autre part il en faudrait une sacre tartine pour que ca ne soit pas confus.

Pour finir, pour ceux qui se poseraient la question : fin de mon epopee asiatique le 21 juillet.
Et ce sera un grand bonheur de vous retrouver...!

Watch...

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Watch your thoughts, they become your words.
Watch your words, they become your actions.
Watch your actions, they become your habits.
Watch your habits, they become your character.

(Lu sur un poster du mur de ma chambre debut juin)

15 juil. 2010

"No excuses"

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Ninety-nine percent of the failures come from people who have the habit of making excuses.
Stop saying "I am sorry" ; just change.

11 juil. 2010

Jacques a dit

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"The Paradox of Our Age"

We have bigger houses but smaller families;
More conveniences, but less time;
We have more degrees, but less sense;
More knowledge, but less judgment;
More experts, but more problems;
More medicines, but less healthiness.

We've been all the way to the moon and back,
but have trouble crossing the street to meet the new neighbour.
We have built more computers to hold more information,
to produce more copies than ever,
but have less communication.

We have become long on quantity, but short on quality.
These are times of fast foods but slow digestion;
Tall man but short character;
Steep profits but shallow relationships.

It's a time when there is much in the window, but nothing in the room.

The 14th Dalai Lama.

8 juil. 2010

Dharamsala / Dharamshala

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Ca y est, j'ai reussi a quitter les 45 degres des plaines indiennes et je suis de retour dans les montagnes de l'Himmalaya, cette fois de l'autre cote du Nepal, a Dharamsala.
Ambiance tranquille, collines toutes vertes et montagnes en fond de paysage ; impeccable.

Je serai loin de toute connection internet pendant les 10 jours qui viennent pour cause de seminaire sur Bouddhisme, meditation et yoga donc n'attendez ni nouvelles ni photos et ne vous inquietez pas du silence radio.
Cela etant, il y aura 2-3 posts automatiques pour l'ambiance (les possibilites de la technique sont infinies).

Pour les nouvelles, il faudra attendre fin juillet... en France.
C'est dit !

5 juil. 2010

Amritsar 3 (suite et fin)

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Je suis restee bloquee a Amritsar 24 heures de plus pour cause de greve nationale (pas de transport en protestation a la hausse du prix de l'essence), ce qui m'a laisse le temps de flaner et capturer encore quelques petites couleurs a l'interieur du "Golden Temple", au marbre si blanc et si propre qu'on pourrait manger dessus...












































































4 juil. 2010

Amritsar 2

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Ci-dessous, des photos du pays d'Ali Baba, son temple tout dore, ses turbans et son ambiance unique.

D'abord, il y a le "Golden Temple".



At day.

At night.




Une sorte de petit Taj-Mahal, mais en mieux puisque c'est un lieu de pelerinage tres frequente par les Sikhs (bon, c'est un peu leur "Lourdes" a eux) et non simplement un lieu de tourisme.

Le temple en question se trouve au milieu d'un bassin dans lequel les pelerins se baignent pour le fun ou s'immergent pour faire des prieres.
Et le bassin est lui-meme entoure d'une promenade ou ils defilent en permanence le jour, et la nuit s'y allongent pour dormir.
(Le tout est en marbre blanc - avec des motifs noirs pour ce qui est du sol - autrement dit, quans le soleil tape, ca crame les pieds)










Cote atmosphere, que dire...
Tout le monde se ballade pieds-nus partout, ce qui donne un cote vacances assez sympathique.
Et parce que dans la culture Sikh on accueille tout le monde sans poser de questions, le temple s'est mis en tete de servir a manger gratos a ses pelerins (et a tout ceux qui veulent venir).

Ceci nous donne une cuisine gargantuesque avec des "casseroles" de 2 metres de diametre et 1.20 metre de haut ; trois machines a faire des chapatis (chacune faisant plus d'une centaines de chapatis a la minute) ; de la nourriture servie au seau ; des milliers d'assiettes et de bols ; et des tas de volontaires pour faire tourner tout ca.
Resultat : de 60 a 80.000 repas par jour, tous les jours, servis dans deux grands halls de 1000 personnes de "contenance" en continu de 8h00 a 22h30.



- 1 -
Reception de la vaiselle sale
Les gars qui gerent ca te manipulent les assiettes a 130 a l'heure comme des frisbees. Un vrai spectacle.





- 2 -
Vaiselle dans 5 bains successifs.
Si apres ca c'est pas propre...






- 3 -
Et voila le travail !






Ambiance de travail hyper rapide et hyper-efficace, tout en restant bon enfant puisqu'il y en a toujours un pour lancer un seau d'eau sur la tronche du voisin sous pretexte de vouloir laver le sol (c'est pas complique, ils lavent le sol toutes les deux secondes de cette facon donc l'alibi est facile).

Bref, pour ceux qui prevoieraient une viree en Inde un de ces jours : passage par Amritsar OBLIGATOIRE.
Le lieu et l'experience sont uniques, les gens super gentils... ca donnerait presque envie de devenir Sikh.

3 juil. 2010

Amritsar

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Apres mes 24 heures de train avec AC, me voila a Amritsar, ville de taille moyenne pour l'Inde (1 million d'habitants), dans le nord tout pres de la frontiere pakistanaise.

Localisation :


A Amritsar (qui veut en gros dire le "bassin de nectar"), la population est a 80 pour cents de religion Sikh, ce qui veut dire ambiance "Ali Baba" de partout.

Je m'explique : ces messieurs Sikhs portent un turban de la couleur de leur choix, et sont souvent habilles d'une tunique et d'un pantallon tout blanc.
Pour ces dames, c'est sari de couleur ou autre tenue, mais avec quoi qu'il arrive tete couverte quand il s'agit d'etre dans l'enceinte d'un temple.
Pour les jeunes filles, c'est chignon sur le devant de la tete (pas le dessus, le devant. Centre, juste au dessus du front), recouvert d'un turban de couleur egalement.
Et tout ca a donc un petit gout d'orient (et non plus d'Asie) assez top.
Les visages, egalement, ne sont plus les visages traditionnels indiens tels qu'on se les represente.

J'habite dans l'enceinte du "Golden temple" de la ville, et on me sourie et me prend en photo parce que je suis blonde et que j'ai les yeux bleus, ce qui est assez marrant. D'ailleurs je vais peut-etre vendre mes cheveux, je sais pas.

Ambiance chouette comme tout pour le moment. Je n'y suis que depuis une demie journee a peine, mais Amitsar est en bonne voie pour devenir mon "best of" indien.

Photos a venir demain ou le jour d'apres !
(Preparez-vous...)

2 juil. 2010

Varanasi / Benares 3

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Des photos pour cloturer le dossier "Varanasi, traditions et ferveur hindouistes en 2010" :
(petit format car ce soir ce n'est pas trop la fete de l'ordinateur)

A GAUCHE
Le Gange sur sa rive gauche :
plage et farniente.
(enfin j'imagine que les femmes
se baignent quand meme tout
habillees)

A DROITE

Lessive,
lessive,
lessive.

A GAUCHE
Ablutions de bon matin,
ablutions,
ablutions.




A DROITE
Riskshaw qui n'a pas du passer
le controle technique,
et son chauffeur qui joue de la
flute (plutot bien, d'ailleurs)





A GAUCHE
Les "ghats" (berges du Ganges
a utilisation religieuse)
qui, pour certains, sont un
peu instables.






A GAUCHE
Les memes ghats en fin
de journee : lavage de buffles.


(frottes individuellement a la main !)
En Inde, il vaut mieux etre
un buffle qu'un humain
de basse caste (serieux).



A DROITE

Ghat ou ont lieu la majorite des
cremations : plus de 200 par 24 heures (le ghat fonctionne non-stop jour et nuit)

















Varanasi / Benares 2

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J'ai quitte Varanasi dans le magnifique wagon a air conditionne numero B1 du train 3005, place 14, lit du haut.
Wonderful. Une joie immense. Un moment tres attendu.
Car, petit detail, je devais monter dedans a 9h27 du matin mais ledit train ne s'est pointe qu'a 15 heures, ce qui m'a largement laisse le temps d'apprecier l'absence d'air conditionne dans la gare de Varanasi.

Ce qui donne une explication a un phenomene impressionant propre aux gares indiennes : elles sont blindees, de jour comme de nuit. Il y a tellement de gens par terre, assis, allonges en train de dormir, de manger, de donner le sein au petit dernier, etc. qu'on voit a peine le sol.
La raison est simple : tous les trains sont en retard d'un paquet de temps donc les gens n'ont pas d'autre choix que s'entasser jusqu'a l'arrivee de leur convoi beni.

La ou c'est tres drole, c'est que la SNCF Indienne fait - certainement malgre elle - appel aux techniques marketing les plus avancees. Illustration :
- 9h00 : "Le train blablabla circule avec un retard de 2 heures ; arrivee prevue a 11h30."
- 11h30 : "Le train blablabla circule maintenant avec un retard de 3h30 ; arrive prevue a 13h00."
- 13h00 : "Blablabla... retard de 4h30... arrivera a ..."
Et puis apres plus de messages, sauf pour signaler l'entree du train en gare, 6 heures apres l'heure prevue.

Et la ou c'est encore plus drole, c'est que personne ne moufte dans la gare. Faites le tiers de ca dans une gare francaise, c'est l'insurrection.
J'ai essaye de me contenir mais quand on a depasse les 4 heures de retard, a la 3eme annonce, ca a quand meme commence a m'attaquer un chouilla, je l'avoue.

Mais bon, en s'asseyant dans un coin - pas trop loin des haut-parleurs pour pouvoir suivre les annonces (je suis maintenant bilingue Hindi-Anglais en vocabulaire de trains) - ca donne plein de temps pour observer la vie indienne, la vraie.
Plein de temps pour dire et redire "Non, je ne te donnerai pas d'argent" aux enfants comme aux adultes qui mendient.
Et plein de temps aussi pour faire le constat que, la societe indienne, elle est quand meme super dure. Pas de place pour les faibles.
Explication.

A t+1 heure environ (il est donc a peu pres 10h30), un nieme petit garcon vient me tendre la main. Et je redis dans un melange de Nepali et ce que je crois etre de l'Hindi : "Niet, pas d'argent". Sauf que le petit pere a la main droite dans un bandage pas chouette, et surtout il est squelettique. Je pese mes mots.
Du coup, franchement mal au ventre de repondre "Non"... mais je suis restee sur ma ligne de conduite et je l'ai fait.
(Note philosophique : j'affirme que l'etre humain "commun" (donc moi) peut s'habituer a tout, accepter tout - ce qui est a la fois sa plus grande qualite et son plus gros defaut.)

Bref. Je dis "Non", le gamin passe son chemin, puis se retrouve quelques minutes plus tard, assis pas tres loin, en train d'enlever son bandage imbibe de betadine. C'est franchement pas joli, ca se voit de loin, il s'en rend bien compte et se met a pleurer un peu. Mais pas grand chose, genre 10 secondes. Parce que de toute facon pleurer ne changera rien et des larmes, il ne doit pas pouvoir en faire beaucoup, squelettique (et surement deshydrate) comme il est.
Et il a raison de se dire que pleurer ne changera rien, car effectivement personne ne bouge autour. Pas une personne, pas une, qui va lui demander qui il est et ce qu'il a.
Rappel pour la beaute de la scene : c'est un enfant qui doit avoir dans les 12-13 ans, et la gare est blindee de gens.

Alors je reflechis 1 minute sur le fait que j'ai des medocs dans mon sac (qui n'ont pas bouge depuis 10 mois ; ce serait peut-etre le moment de se rendre utile) versus le fait que je ne sois pas medecin, puis je me dis qu'hesiter ca veut dire qu'il faut y aller, alors j'ouvre mon sac et c'est parti pour une seance serum phy, betadine et compresses.

[Aparte pour Jannick, si tu me lis : cette main elle etait pire que le pied du petit a Gurje, c'est te dire.]

Pendant tout ce temps, le quai blinde ne bouge toujours pas son petit doigt. Ah si, on notera un mouvement de gens qui s'attroupent autour de l'action, un gars qui est ok pour venir m'aider en traduisant au garcon des trucs en hindi, et un autre gars qui fait des photos du petit squelette vivant avec son portable. Fute, celui-ci.

Bon bref, j'ai fait un nettoyage au mieux de ce que je pouvais faire, j'ai arrose de betadine, bidouille un pansement facon guerre 14-18, je lui ai coupe une mangue et donne une bouteille d'eau, lui ai repete 15 fois "Va dans un hopital" et puis voila. Le tout devant le public du Parc des Princes. A peu pres.

Ceci etant fait, je retourne m'asseoir. Puis me releve pour aller remercier le gars pour sa traduction anglais-hindi. Qui revient me voir ensuite pour me dire qu'il etait "very impressed" et me demander... un autographe ! La blague.

Voila, tel est le monde indien dans une de ses plus belles, enormes, hallucinantes contraditions.
Cette societe est en grande majorite hindouiste, un chouilla bouddhiste et un autre chouilla musulmane, sikh ou autre.
Elle ne jure que par la notion de "karma" ("karma" voulant dire "actions"), ce bilan des actions individuelles, cette pesee qui, si positive, te donneras une bonne reincarnation, et si mauvaise te feras de reincarner en je ne sais quel animal.
Et pourtant, pas un ne bouge devant une situation ou, pourtant, il y avait pas mal de points a glaner pour mettre dans son karma-panier.
Du coup c'est moi qui les ai eu, les karma-points.

Plusieurs hypotheses d'explications :
- la fameuse reincarnation et la notion de "destin" qui va avec, qui, subtilement retournee dans l'autre sens donne : "Ce petit squelette avec la main en lambeaux, la, bon, eh bien il a du bien le chercher dans sa vie anterieure. Mais oui, Martine. Il a du faire des trucs pas cool ! Voila pourquoi il lui arrive des crasses maintenant. C'est normal, c'est la roue du karma, faut pas aller contre." (?!?)
- l'autre parametre ce sont les castes. Tu es ne pauvre ? Eh bien tu seras pauvre, mon ami, c'est comme ca. Tu es d'une caste de bas d'echelle ? Eh bien tu vaudras toute ta vie moins que les autres, qui auront le droit de te traiter comme de la m*** et c'est comme ca.
- Et puis pour finir, il y a le fait qu'ils soient un bon petit milliard, et que (je l'ai constate dans le train, bon diou !), au dela d'une certaine densite, le mode "chacun pour sa pomme" se met en route et a partir de la, c'est le plus fort qui l'emporte. Mais ca ca doit etre valable partout, pas qu'en Inde.

L'Inde, c'est donc une societe tres coloree, c'est plein de traditions, de festivals, de folklore de tout ce qu'on veut, ca rend le tout tres "vivant", mais je ne sais pas si elle est tres humaine, cette societe.

La ou ca me met vraiment en rogne, c'est notamment de voir des jeunes de 20 ans (le jour precedent l'episode de la gare) qui vont a l'Universite, qui sont donc eduques au sens le plus noble du terme, qui te donnent du "Ce petit-la on peut rien pour lui, il est pauvre et d'une caste basse".
Je leur ai servi du "Mon ami, tu disais juste avant que l'Inde n'est pas developpee, mais, excuse moi, l'Inde elle est entre tes mains. Si tu dis que tu ne peux pas changer tel parametre, alors dis toi bien que tu peux etre sur d'une chose, c'est qu'il ne changera pas.", mais ca fait un peu peur d'entendre la jeune generation porter ces propos-la.

Bref. J'ai regagne une annee d'esperance de vie grace a ma bonne action et mes karma-points (apres celle perdue a Calcutta), mais le petit gamin, lui, a mon avis il ne va pas vivre longtemps.

C'etait l'episode "Medecin du Monde en situation d'urgence dans la region de l'Uttar Pradesh". Demain, une operation de l'appendicite sur un trottoir d'Amritsar (la ou je suis maintenant).
Ou alors peut-etre resterai-je dans le creneau de la description sociale avec un petit essai sur les relations adultes-enfants (education, j'entends) en Inde, parce que c'est pas mal non plus.

30 juin 2010

Varanasi / Benares

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Des images en vrac du peu que j'ai vu pour le moment :

Le Gange, l'ame de la ville, pour ainsi dire.

Qui de loin donne envie de se baigner dedans. C'est vrai quoi, etant donne que les Indiens s'y baignent (et qu'il fait plus que chaud), pourquoi pas moi ?

Mais parce que je mourrais sans doute de septicemie dans les 48 heures, pardi.
(la bete etant, comment dire... "quelque peu" polluee.)












A droite : activites habituelles autour d'un "Ghat",
le lieu de cremation ou tout hindou qui se respecte
reve d'etre incinere.
Des tas et des tas de bois qui y affluent toute la journee.













Des petites couleurs indiennes (A droite, operation "enroulement de saris").


29 juin 2010

On the train again

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Apres quelques petits milliers de kms en train en Russie, Mongolie et Chine, j'avais hate de retourner a ce qui n'est pas loin d'etre mon moyen de locomotion prefere (avant ou apres le velo, that is the question).

Bref, oui mais voila, pour tout amateur de trains, je pense qu'il doit y avoir un "avant" et un "apres" l'Inde.

La Russie c'etait la rigueur du train qui, apres 2000 kms et 53 arrets est pile-poil a l'heure ; la vetuste des wagons, parfois, mais l'ensemble restant acceptable ; la Provodnitsa qui ne souriait jamais et qui, a la nuit tombee, reclamait le silence d'un air pas tres jovial ; le samovar d'eau bouillie a disposition de tous en bout de wagon.

La Chine, c'etait des trains tout neufs hyper propres, des embarquements organises en parquant les gens dans des grandes salles d'attente a la facon des aeroports, la clim' et des bouts de wagons avec trois lavabos et tout et tout (mais l'avis ci-dessus est certainement a prendre avec precaution car mon experience du train chinois est limitee a deux trains entre des grandes villes.)

Le train indien, c'est...
Des wagons avec des trous carres et des barres transversales en fer en guise de fenetre ; des retards recurrents (c'est simple, pour le moment j'ai pris le train 3 fois, on a ete une seule fois a l'heure ; les deux autres fois, 2.5 et 5 heures de retard) ; des wagons surblindes avec des gens qui rentrent par les fenetres si necessaires pour doubler ceux qui montent par la porte (si si, je n'y ai pas cru au depart, mais c'est par ma fenetre que les gens sont arrives, du coup je m'en souviens plutot bien) ; 50 degres dans le wagon 3eme classe et un leger stress a chaque arret car il n'y a plus de vent et la temperature monte ; des velos accroches aux fenetres a l'exterieur des wagons, des gens accroches entre les wagons, sur la locomotive (j'ai rate la photo de ma vie quand nous avons croise un train dont la loco etait litteralement recouverte) ou assis sur le toit des wagons (ceux-la sont franchement flippants) ; pas d'eau en libre acces mais des petits vendeurs qui passent toutes les 10 minutes avec a boire ou a manger ; du tangage assez intense qui t'empeche de dormir plutot qu'il ne te berce ; et pas vraiment de silence la nuit (en tout cas pas en 3eme classe) : par endroits le wagon continue de vivre comme en plein jour ou presque.

Bref, c'est une experience a faire, mais je recommande un autre moment de l'annee que celui que j'ai choisi car : toute l'Inde est en vacances en ce moment, et les trains sont pris d'assault, et il fait vraiment trop chaud.


Bonne chance...
(en fait, pas de souci, l'affichage change de temps en temps et on a droit a l'equivalent en anglais)

















































Je pars dans 2 jours pour Amritsar, une ville qui e trouve tout au nord de l'Inde, tout contre la frontiere pakistanaise. Un peu plus de 24 heures de train ; j'ai un billet "3 AC", ce qui signifie... AIR CONDITIONNE !!
J'en reve a l'avance...

Bodhgaya

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En chemin vers Benares/Varanasi, je me suis arretee une journee a Bodhgaya, l'endroit ou Bouddha, il y a quelques 2600 ans de ca, s'est assis sous un arbre pour mediter et a recu l'Eveil.

Il faisait chaud, tres chaud, trop chaud. Mais ca, depuis le temps que je le repete...
Bref. Qu'y a-t'il de beau a voir a Bodhgaya ? Des temples bouddhistes, des temples bouddhistes, et aussi des temples bouddhistes, puisque chaque pays d'Asie y a fonde le sien, dans l'architecture du pays.

Du coup, ca fait un peu "L'Asie bouddhiste en miniature", les temples n'ont pas l'air tres "vivants", ca fait meme un peu "attrape touriste" et je n'y ai pas trouve grande atmosphere de spiritualite.

A defaut, je me suis donc interessee aux differences d'architecture ou de style, en constatant que, bien evidemment, les niveaux economiques des pays s'y retrouvent.
Parce que, croyez-le ou non, les infrastructures du temple du Bengladesh, curieusement, sont assesz differentes de celles du Japon.

C'est parti :

Pour attaquer, un Bouddha (apatride celui-ci) de 25 metres de haut.
Ca n'a jamais fait de mal.




A l'interieur du temple japonais.

Appreciez les peintures murales, elles etaient vraiment super chouettes en vrai.


(et inhabituelles pour moi qui ne connaissais jusque-la que le style chinois, tibetain ou nepalais)







A ma gauche, le temple thai.
Fort, grand, fier, style, tres
decore... On sent qu'il y a
un peu de sous.



A ma droite, le temple bengladeshi. Dont je n'ai pas de photo exterieur
mais,
en gros, ca ressemblait
a une salle des fetes comunale.

Admirez la simplicite
des tentures vertes.



Pour finir le defile, la star de Bodhgaya, THE arbre sous lequel Bouddha s'est assis. Qui est donc maintenant emprisonne pour son bien, l'arbre.


Et un petit
Bouddha tout zen
qui bronze au soleil.