29 oct. 2010

J'avais dit...

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J'avais donc dit, je cite : "3) je tente une reconversion".
Et c'est devenu assez tentant vu l'atmosphère de ces derniers jours.
Je fais donc cette réorientation ponctuelle : avant de parler d'insouciance et autres, nous allons parler mouvements sociaux.

J'ai des neurones et du temps et, me suis-je dit ces dernières semaines, il serait donc déraisonnable de ne pas s'intéresser à la vie politique de mon pays. Sur le terrain.
Pas besoin de poser un jour "off" pour aller aux manifs... Raison de plus pour aller y faire un tour.

Milieu de cortège, partie "Le 77 en soutien à la raffinerie de Grandpuit".
Sa camionnette blanche, son bar à l'arrière et sa voix râpeuse au mégaphone : "Et contre Sarko, qu'est-ce qu'on boit ??? Un mojitoooo !"
Son excellente musique qui rebondit entre rap revendicatif, l'évident "Antisocial" des Bérus et, parfois, une chanson paillarde revisitée pour l'occasion.

Quelques heures passées entre auto-collants "60 ans, faut te l'dire en quelle langue ?", tracts de la ligue des droits de l'Homme qui crie aux scandales, panneaux "Sarkozy : flagrant déni de démocratie" et faux cercueil de la "Liberté, Egalité, Fraternité" qu'on enterre.

Divertissant.
Et remuant.
Joyeux.
Mais pas que.

Un petit goût de "En fait c'est déjà plié".
Mais l'évidence d'une contestation de fond qui va plus loin que le problème des retraites.
Et dont on se demande bien par quels vecteurs elle est censée s'exprimer si ce n'est par la rue.
Les élections législatives ? Mouais...

Cachée derrière la question du départ à 60 ans, une revendication : vivre dans une société juste. Et que le haut de la pyramide parle poliment et respecte la base.
Requête inquiétante tant elle est évidente.


...

Saint-Augustin/Boulevard Haussmann. Fin de parcours.
Un gars brandit un panneau bi-goût qui résume tout : "Un pouvoir brutal indigne" / "Qu'as-tu fait de la France, Sarkozy ?".

Il a du muscle pour tenir le truc à bout de bras des heures durant. La force de la conviction, sûrement.

Un journaliste discute avec lui et prend des notes. Il balance en vrac poètes et philosophes, Rimbaud et Théodore Monod : "On a tout essayé, sauf l'énergie de l'amour".
Il aura un papier jeudi prochain dans Politis (en kiosque ou sur internet : politis.fr)


Ci-dessous, comme si vous y étiez. En couleurs et pas encore en 3D.
Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

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